Cela fait maintenant plus d’un an que Denis et Hélène, de la Compagnie Artistique Alice ont commencé à filmer le quotidien de six paysans et paysannes pour nourrir le futur film « Mon palais est un paysage » en complicité avec les habitants et les fermes…
Ils mettent en regard des méthodes de productions et de distribution d’une alimentation saine et respectueuse des humains et du vivant, le droit pour tous de manger de bons produits, le plaisir de composer ses assiettes, des paysages jusqu’au palais.
Face aux bouleversements, crises multiples en cours, Ils ont à cœur de montrer une sorte d’antidote, en prenant le contre-pied de la peur, de montrer et raconter le beau qui existe devant nos yeux, qui nous regarde. C’est aussi l’idée de montrer qu’il y a encore de la grâce, de l’amour, de l’impromptu, du fragile et donc de la beauté.
En mettant les paysans et paysannes qui nourrissent le monde au cœur de l’aventure, le vivant, la nature n’est plus relégué en tant que décor destiné à satisfaire les besoins humains, comme une simple ressource mais plutôt reconsidéré comme la base d’un tout. Cela vient questionner nos imaginaires dominants et collectifs, notre rapport au monde, à ce qui nous entoure, à comment le monde contemporain progressiste à ringardisé et bousculé l’œuvre, l’identité de la paysannerie.
A l’heure des grands défis qui nous concernent tous, comment inventer d’autres paradigmes, d’autres avenirs ? Comment diriger le sens des flèches des directions vers des réalités désirables et soutenables ?
L’idée est de mettre en lumière la portée philosophique et poétique de la démarche paysanne comme terreau de la ré-invention du monde…
C’est à travers le portrait sensible de deux fermes, celle du Gaec Bellis Perennis, à Valanjou et celle des Petites Noues, à Chemillé, qu’Alice veut donner à voir ces paysages, montrer l’harmonie entre les gestes et la nature. Un relation bienveillante et vertueuse, une certaine forme d’apaisement et de bonheur.
Il leur faut saisir les moments intimes et collectifs, les différents temps de production et de ventes directes au sein des fermes, les moments partagés au petit marché. Les sourires sur les visages, les échanges, le temps qui est pris…
L’idée est aussi de filmer un imaginaire collectif des paysages, avec les groupes complices d’habitants. Interroger les désirs, les envies, les rêves : mettre en scène des personnages au sein du paysage sous forme de tableaux poétiques…
La beauté, le vivant, la paysannerie, les mangeurs…autant de gouttes d’inspiration qui viennent remplir le vase, l’auge du film Mon palais est un paysage.
L’aventure continue..