Retour sur l’Ouvre-boîtes

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  • Dernière modification de la publication :10 janvier 2022
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Merci à tous d’avoir été si nombreux et d’avoir fait de cet évènement un succès !

L’ouvre-boîtes c’était…

►4 structures organisatrices,

 

► Une quinzaine de partenaires,

 

►Une équipe volontaire et dynamique d’une vingtaine de bénévoles,

►plus de 150 participants

►Une semaine foisonnante, créatrice de liens et de solutions durables pour demain :

10 fours solaire,

1 four à bois en terre crue pour le Centre Social,

1 chauffe-eau solaire avec sa cabine de douche pour Un pas de côté,

►1 abri à vélo pour Le Cercle pointu, 

une dizaine d’objets en cuir bactérien de Kombucha,

10 séchoirs solaires,

►1 vélo smoothie optimisé,

1 séchoir solaire 100% offert en don à l’association RAARE notre partenaire cantine

Voici un récapitulatif en image de quelques ateliers

 

 

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 Bilan moral de L’Ouvre-boîtes décembre 2020 – août 2021 –

Rappel des axes du projet social 2021-2024, auquel le projet fait référence

Enjeu 3 : Ré-inventer les communs et l’attachement au local

Enjeu 2 : Faire monter les habitants en compétences

– les rapports avec les partenaires extérieurs, associations amies… ;

Un partenariat privilégié avec l’association Un pas de côté qui est venue initier le projet et relancer une dynamique commune. Bien que son cœur de projet associatif réside dans des activités culturelles et artistiques, les valeurs et objectifs du projet de l’Ouvre-boîtes font sens avec la démarche engagée par l’association depuis quinze ans, à travers ses chantiers internationaux et son point accueil jeunes (un cadre respectueux de l’environnement, hébergements collectifs en écoconstruction, chauffe-eau solaire, toilettes sèches, toilettes sèches, jardin pédagogique).

Par la suite, l’association Horizon Bocage s’est rajoutée au projet via Michel Mouillé, animateur passionné en éducation à l’environnement et spécialiste de la cuisine écologique.

Quelques contacts furent initiés dès le début du projet, avec des membres du réseau des Ingénieurs Engagés qui possédait l’expérience d’organisation sur ce type d’évènements via la Semaine des Alternatives Low Tech (SALT) sorte de stage de formation à la low-tech réunissant majoritairement des ingénieurs étudiants et jeunes diplômés. Des conseils, retours furent échangés, il fût question de les accueillir pour monter un évènement ensemble, pour autant, le partenariat n’est pas aller plus loin, eux-mêmes étant déjà engagé sur une édition de la SALT en avril 2021. Cependant un des organisateurs de la SALT et membre du Low-Tech Lab Boulogne-Billancourt est venu participer à l’Ouvre-boîtes et à contribuer en tant que reporter low tech à la documentation et au partage de savoirs.

Pour continuer à nous inspirer sur la forme que prendrai cet évènement nous avons pu nous imprégner également des ressources en lignes proposées par l’association Ping via leurs évènement le Summerlab (Temps de rencontre et atelier coopératif temporaire, qui rassemble des personnes aux motivations diverses, aux croisements des disciplines -créateurs, chercheurs, activistes, entrepreneur, artistes …-, autour de thématiques qu’ils interrogent ensemble).

Des membres de l’association Les Saulaisiennes du lieu Le Clos des Saulaies, tiers-lieu nouvellement crée à Saint Aubin de Luigné, se sont intéressés à la question, ils ont souhaité apporter leur contribution au projet mais avait besoin de temps de réflexion pour se structurer, s’organiser. Ils ont continué à participer aux réunions tout au long du projet, et ont souhaité proposer un temps de débat, conférence croisée sur la question de l’intégration des technologies low-tech dans les habitats légers.

Un partenariat s’est créé avec le Cercle Pointu, tiers-lieu économique à Chemillé, qui est venu rejoindre le projet à la mi-mai. Les problématiques relevés par le projet créaient pour eux une occasion d’avoir une dynamique commune qui réuniraient plusieurs acteurs de ce lieu, le directeur du lieu, un forgeron, un potier-céramiste et un maitre d’œuvre en écoconstruction autour de la forge ouverte et du chantier participatif d’un abri à vélo bio-inspiré.

D’autres partenariats sont venus se rajouter au fil du projet, des partenaires multiples qui ont pu s’impliquer bénévolement ou en tant qu’animateur sur certaines actions programmées ou improvisées.

L’association Inti nous a prêté du matériel de cuisson écologique (poêle à bois économe et fours solaires) qui fut utilisé par la cantine du RAARE (Ravitaillement Alimentaire Autonome Réseaux d’Entraide) venue nous proposé tout au long de l’évènement des plats végétariens issus de produits locaux bio en auto production ou en réseau de récupération-valorisation.

La coopérative l’Atelier Paysan dont la vocation est d’accompagner la conception et la fabrication de machines et de bâtiments adaptés à une agroécologie paysanne nous a prêté une exposition afin de faire le lien entre les solutions low tech et le monde agricole qui est et reste une forte identité du territoire locale.

Un temps d’apprentissage théorique de vulgarisation sur le pourquoi utiliser les low tech avec l’association Apala sous forme de conférence. Grâce à notre réseau de makers et de fablab, le collectif thr34d5 (threads) est venu animer un atelier sur le cuir bactérien produit à base de boisson fermentée, le kombucha.

Un partenariat a aussi été mis en place avec le Réseau des bibliothèques de Chemillé-en-Anjou, l’idée étant de favoriser le partage de savoirs via une sélection de livres, 120 documents réunis dans la Bibli’lowtech, espace de consultation libre durant l’évènement. A la suite de cela, la sélection fut mise en avant à la médiathèque et sur leur site avec beaucoup de succès.

 

– les rapports avec des institutionnels (subvention(s) obtenue(s), financeurs, etc.) ;

Ce projet co-porté, a été financé en fonds propres par le Centre Social et par l’association Un pas de côté, avec notamment, une part de la subvention de la commune de Chemillé en anjou en tant qu’animation sociale locale, des aides de subvention de la Caisses des Dépôts côté Un pas de côté et de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires côté Centre Social. Les structures ont fait le choix d’une sobriété vis à vis des dépenses dûes au projet en privilégiant le réemploi dès que possible et la mobilisation bénévoles.

 

-des objectifs fixés collectivement en début de projet…

La volonté de toucher tous les publics, nous a conduit à imaginer ce temps fort, réparti sur les différentes structures, afin de favoriser une diversité des publics. L’importance de faire découvrir, vulgariser, acculturer aux low tech auprès du public, de montrer qu’il est possible de lever les freins, de faire autrement et que ça fonctionne fut mis en avant. L’importance, également, d’être dans l’action, dans le faire ensemble et de permettre d’inscrire les low tech dans le temps et sur le territoire à travers des biens communs, des solutions collectives. Idéalement, que dans chaque lieu une solution durable et utilisable soit initiée ou mise en place.

Nous avons également utilisé, la capsule temporelle, un outil d’animation à utiliser en ouverture de projet pour permettre aux participants ou à l’équipe d’organisation de formaliser leurs idées, leurs rêves et leurs attentes. Une fois récolté dans un contenant, objet singulier (ici une vieille lampe à huile), elle est oubliée et réouverte en fin de projet. On aura réussi le projet si….

À la vue des réponses, 3 catégories se distinguent :

1/Des enjeux autour de la participation et la vulgarisation du public :

« Si un maximum de gens sont sensibilisés aux low tech. » « Si les gens savent davantage ce qu’est la low tech. »

« Si on arrive à populariser le concept » « Si l’on réussit à faire venir un public pas forcément impliqué dans les lowtech. »

2/Des enjeux autour du « Faire réseau » : « si on arrive à mutualiser des outils »

« Si le projet à un impact durable sur et pour le territoire » « si les élus s’y intéressent »

« si on arrive à former des acteurs locaux et réunir les gens pour tisser le réseau. » « Si nous arrivons à faire venir la SALT. »

« Si on rassemble des locaux et des ingénieurs pour partager des connaissances lowtech. »

3/Des enjeux plus techniques et concrets autour du Faire ensemble : « Si un pas de côte a un nouveau chauffe-eau solaire. »

« Si on aura réussi à construire des outils collectifs » « Si on aura réussi à produire des équipements »

– le déroulement des activités

Un des objectifs du projet était de créer des outils collectifs ayant un impact durable pour le territoire et ce pari a été réaliser durant l’évènement sous forme de chantiers collectifs avec 4 créations :

-Un nouveau chauffe-eau solaire avec sa cabine de douche et un poêle « rocket » en terre crue pour l’Association Un pas de Côté qui serviront pour le Point Accueil Jeunes et l’accueil lors de chantiers internationaux. Ce chauffe-eau solaire a mobilisé 10 personnes habitants et/ou ingénieurs sur la semaine. Ils ont surmonté avec brio les difficultés liées à l’utilisation de matériaux de récupération et la technicité de la partie plomberie. Le chantier poêle « rocket » en terre crue a pu être rajouté au programme grâce à la mobilisation d’un jeune habitant et stagiaire en poterie céramique au Cercle Pointu. Cet atelier a réunit 7 participants sur une demi-journée lors de l’évènement.

-Un four à bois en terre crue pour le Centre Social du Chemillois, un nouveau commun vecteur de liens pour de multiples utilisations (animations, temps conviviaux, formation…) et publics (secteurs de la petite enfance au retraités, jeunes en formation). Ce chantier a mobilisé pendant deux semaines plusieurs bénévoles en amont pour la construction de la structure en bois accueillant le four. Ainsi qu’une quinzaine de personnes venu construire le four le mardi de l’évènement.

-Un abri-vélo pour le Cercle Pointu, à profit de tous les usagers du lieu (entrepreneurs, clients, public du théâtre, clients de l’amap, etc). Une première étape de construction s’est déroulée durant toute la semaine de l’évènement et a pu avancer grâce à la mobilisation de 3 à 4 participants de l’Ouvre-boîtes par jour. Les quatre anneaux en bois de la structure mère ont pu être réalisés. Par la suite 3 weekends de fabrication de tuile furent organisés réunissant une trentaine de personnes pour réaliser une partie des 1400 tuiles du toit de l’abri-vélo.

En plus de ces outils collectifs, de nombreux objets ont été réalisés et tous les ateliers étaient complets. Les participants ont pu apprendre à construire eux-mêmes leur four ou leur séchoir solaire (5 fours solaires le lundi et 5 le mardi, 10 séchoirs solaires le jeudi).

 

– les difficultés rencontrées ;

La situation sanitaire de 2020-202(2) est venue, comme dans bons nombre de projets socio-culturels, s’inviter à de multiples reprises.

Elle a mis à l’arrêt, un projet de jeu d’anticipation grandeur nature, Une semaine sans énergie fossile, prévu en mars et avril 2020 et porté par Un pas de côté avec le collectif Futur antérieur, Horizon Bocage et le Centre Social du Chemillois. Ce projet, en plus d’autres dynamiques collectives, fait partie de la genèse du projet de l’Ouvre-boîtes et devaient réunir plus d’une centaine d’habitants du territoire autour de ces questions d’adaptation aux enjeux de demain. Un weekend d’ateliers collaboratifs de solutions et technologies low tech était prévu en préparation à la semaine de jeu. Un four à bois collectif, en terre crue avec tuiles en bois et charpente traditionnelle, fût tout de même réalisé grâce à une cinquantaine de participants d’avril à septembre 2020.

En novembre 2020, un nouvel élan, une relance de la dynamique (qui prendra la forme de l’Ouvre-boîtes quelques mois plus tard), à nouveau entravée par les restrictions et couvre-feux jusqu’en mars 2021, puis le confinement d’avril à mai.

En juillet 2021, les nouvelles annonces nous obligent à nous ajuster au dernier moment en déprogrammant le temps fort grand public du weekend du 7-8 août où des spectacles, ateliers d’initiations, forum des associations étaient prévus. Il a fallu naviguer à vue, en constante adaptation, pour parvenir à faire émerger les différentes phases du projet et permettre au public de vivre et se réunir autour de cette expérience.

Une autre difficulté fût de faire culture commune au sein de l’équipe organisatrice, les liens, les affinités interacteurs avaient beau existés, parfois fortement, c’était une occasion nouvelle d’entièrement écrire un projet à quatre mains (Clos des Saulaies – Cercle Pointu – Centre Social – Un pas de côté). L’attention portée à garder une bonne régularité dans les rencontres, la bienveillance pour composer ainsi qu’une bonne communication (circulation de l’information, des compte rendus) nous ont permis de relever ces défis.

On constate aussi que ce qui a moins bien marché au sein du comité de pilotage, c’est l’appropriation d’outils en ligne (document collaboratif d’élaboration de la programmation, visio-conférences), n’appartenant pas à la culture du groupe.

– Du côté des bénévoles : Ce projet n’aurait pas été pareil sans l’implication la mobilisation des bénévoles, du bénévole intégrant le comité de pilotage au bénévole filant un coup de main au bar le jour j, ils ont été un des piliers de la réussite du projet, de l’élaboration à sa conclusion.

Ce projet a rassemblé et permis d’impliquer plus de cinquante bénévoles, nous avons pu quantifier 700 heures de bénévolat sur le projet. Un investissement difficilement estimable et quantifiable donc ce chiffre peut se retrouver en deçà des réalités.

De nombreux participants à l’évènement sont passés de participants à bénévoles constamment, car cette place leurs était faite, les conditions étaient réunies. Parmi les retours, certains ont pu profiter d’animations gratuites et de qualité et ont eu envies de donner en retour.

– la présentation des projets en cours et à venir ;

L’évènement de l’Ouvre-boîtes et ses effets ont résonnés au-delà des frontières du territoire. Nous avons été sollicités pour témoigner de cette initiative expérimentale inspirante auprès d’autres structures et évènements tel que, le 122 ou le festival Ralentissons, pour que d’autres s’emparent de ces questions et fassent rayonner plus loin et durablement les idées et valeurs de ce projet.

A Un pas de côté, grâce au projet, une commission bricolage hebdomadaire ouvert à tous a été lancée à l’automne permettant de continuer à faire ensemble et porter de nouveaux projets low tech.

Au Cercle Pointu, cela a été une formidable occasion pour instaurer une dynamique collective entre les occupants entrepreneurs de ce lieu ainsi qu’avec les habitants. Une programmation culturelle en lien avec la thématique low tech est déjà en construction. Le forgeron compte réitérer ces temps échanges et du partage de savoirs à l’avenir. La construction de l’abri-vélo initié pendant l’été a continué durant plusieurs weekends de septembre et d’octobre sous forme de chantier participatif et a fait durer le plaisir de faire ensemble grâce au partage de savoir dans la fabrication de tuiles en terre cuite locale du potier-céramiste.

Au Clos des Saulaies, un engagement affirmé dans les différentes manières d’habiter et la reconnaissance des habitats légers. Des liens avec des habitants et associations du territoire ont pu être créés et la frontière Layon-Mauges se fait moins ressentir dorénavant.

Au Centre Social, l’équipe socio-culturel et multimédia retient que les connexions, les rencontres, la dynamique crées sont plus importants que les projets eux-mêmes, que mélanger les cultures de chaque lieu a permis plus d’inclusion et que ce projet a permis de sortir de sa zone de confort pour monter en compétences et réaliser des actions inédites notamment via la soirée débat sobriété numérique et le lancement des ateliers fours solaires. Le four à bois construit à l’occasion est une vraie valeur ajoutée, puisqu’il permet des actions, animations et temps de convivialité auprès des publics de tous les secteurs ainsi qu’en interne de la structure.

Au sein du collectif organisateur, tous étaient d’accord pour affirmer le plaisir de travailler, d’œuvrer ensemble vers des objectifs communs, les liens durables qui se sont créés ou réaffirmés entre les structures et l’envie de conforter cette dynamique autour d’une possible deuxième édition de l’évènement à l’été 2022, en portant plus l’action sur les questions de mobilité, d’habitat et d’alimentation.

 

-Les liens utiles :

*livret de l’ouvre-boîtes :  C’était tout un programme à (re)consulter ici :